Ventre-saint-gris, quelle activité sur la liste montagne ! Quel plaisir au retour à la maison après une dure journée de labeur de pouvoir se délecter des dernières péripéties du club. Cette fois-ci afin de palier au manque de notre pigiste adorée, c'est encore de ma prose dont vous vous abreuverez pour découvrir nos dernières aventures dans le Chablais.
Après un superbe petit-déj à Abondance le car nous dépose à l'attaque dans le froid glacial du petit matin. Le groupe concentré, conscient de l'immense tâche à accomplir, règle les derniers détails. Alors que les premiers rayons de soleil dardent de leur feu les majuestueux sommets environnants, la longue colonne des 13 s'ébranle doucement vers son 1er objectif : le refuge des Tinderets. 11h30, nous prenons possession des lieux, une simple bergerie, 13 couches, 2 tables et 1 superbe poële à bois. Après une frugale collation le groupe repart vers l'objectif principal du jour : la trop célèbre Pointe d'Ardens. Soudain dans la montée, un terrible cri rejaillit, pétrifiant dans leur vol chocards et condors* qui nous accompagnaient jusque là. P... de #! de Vieux Branleur** ! Gabi venait de casser sa fixation gauche. Notre skieur de l'extrême, notre monstre des montagnes, la clé de voûte de l'expé était terrassé (Gabi ne t'en va pas). L'expé sur un simple problème technique allait-elle capotée ? Non, car Alan Giver était dans les traces de notre idôle. De son sac-à-dos il sortit sa caisse à outils, son étau et son poste à souder. De ses doigts agiles en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la fixation de Gabi était comme neuve. Picnic au Chalets d'Ardens, le soleil est maintenant haut sur l'horizon, la peur de perdre Gabi (Gabi reste !) s'estompe doucement, le sommet, fier comme une flèche de cathédrale, s'élance devant nous, il est à notre notre portée. 14h13, les 1ers foulent le sommet, Nous nous congratulons, la Pointe d'Ardens vient de tomber.
De retour au refuge, nous fêtons notre victoire. Les bouchons ne tardent pas à péter : Cinzano, Tariquet, Châblis et foie gras sur toasts grillés nous font vite oublier les émotions de la journée. Massages, réconfort, cours de danse, bientôt une agréable odeur d'oignons et de lardons revenus dans l'huile d'olive vient nous chatouiller les narines. Soupe et spaghettis à la carbonara arrosés d'un bordeaux millésimé feront notre maigre repas du soir. Didier, Miguel, Mado nous font reprendre en coeur des refrains oubliés. Gabi doucement s'endort sur nos berceuses :
O Gabi, O Gabi, Gabi nait, O Gabi nait (sur l'air de Oh Mamie)
8h, Frédo suivit de Zabou, Gabi, Alain, Mado, Julien, Claire, Cat, Miha/l et Anne-Marie attaque la difficile, raide et périlleuse pente derrière le refuge. Frédo consciencieusement, en chef a repéré la montée la veille. Miguel, Didier et Denis restent au refuge à jouer à Cendrillon. Le groupe se retrouve rapidement au col, à l'aplomb des Chalets de Lens. Nous entamons la descente, l'esprit club montagne fait surface. Dans la plus pure éthique du club, le groupe explose en 9 sous-groupes, toute la vallée est occupée. 1 heure après le groupe se solidarise de nouveau pour l'attaque du sommet. L'objectif du jour, le Mont-de-Grange, nous fait face, nous défiant de ses pentes vertigineuses couvertes de neige et de glace. Après une rapide concertation sur l'itinéraire, Frédo, d'un coeur vaillant et conquérant par à l'assaut de ce sommet encore inviolé. Le reste du groupe, comme un seul homme emboite le pas de notre guide. Les spatules dans les talons de notre chef, la colonne s'élève rapidement. A l'antécime, un vent violent nous surprend, la longueur de la course et la difficulté du sommet font renoncer à certains de porter les skis plus haut. A 13h47, Frédo foule le sommet, rapidement suivie par le reste du groupe. Une fois de plus le club a vaincu. Seules Claire et Zabou ont préféré lézarder un peu plus bas dans les rochers et profiter de cette chaude journée ensoleillée à l'abri du vent.
Descente dans une neige de printemps, rapidement durcie à cause de l'heure tardive. Quelques trop rares superbes passages de poudreuse. Néanmoins un superbe we : au suivant !
Bisous à tous, calins à ma préférée, Gabi on t'aime, reviens !
* C'étaient pas des condors, mais c'étaient plus gros que des chocards.
** La liste montagne étant une liste modérée et courtoise, certains mots sont ici censurés